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Violences conjugales à Lille : les associations, pièces maîtresses de la lutte

Face aux 43 féminicides déjà enregistrés en 2021, le travail des associations locales est plus que jamais nécessaire. État des lieux des différentes structures à Lille.

102. C’est le nombre de fĂ©minicides enregistrĂ©s par le ministère de l’IntĂ©rieur en 2020. Un chiffre en baisse par rapport Ă  2019, mais qui reste particulièrement Ă©levĂ©. Le Nord et le Pas-de-Calais sont les dĂ©partements les plus touchĂ©s de France.

Lille et sa métropole disposent d’un arsenal conséquent d’associations entièrement dédiées aux femmes victimes de violence. Un important tissu associatif, qui se veut « pluridisciplinaire », pour avoir une approche « à la fois sociale, psychologique, juridique, sociologique et politique », comme l’explique l’Échappée, association lilloise.

213 000 femmes victimes de violences physiques et sexuelles par an

Pour venir au secours des services de l’État, de nombreuses associations ont en effet émergé pour apporter leur aide aux 213 000 femmes, en moyenne, victimes de violences physiques et sexuelles que connait la France chaque année.

Entre Lille, Villeneuve-d’Ascq et Roubaix, des associations comme Louise Michel, Solfa, l’Échappée, ou Voix de nanas se sont spécialisées dans l’accueil de jour, le service d’informations juridiques, d’aide psychologique ou d’hébergement d’urgence. En leur sein, ce sont donc beaucoup de femmes qui sont accueillies à la suite de violences conjugales, mais aussi à cause de « harcèlement, de mutilation sexuelle, de traite humaine, de viol, d’agression sexuelle ou de discriminations », comme l’explique Delphine Beauvais, directrice du Pôle violence faites aux femmes de l’association Solfa.

Les enfants, victimes collatérales d’un fléau sociétal

Les 149 féminicides que l’année 2019 a comptabilisé ont également engendré des victimes collatérales. Ce sont 129 enfants qui ont perdu leur mère et au moins 14 d’entre eux qui ont été témoins du crime. L’association Louise Michel ou Solfa proposent alors de nombreux dispositifs pour protéger les enfants.

Elles offrent des centres de consultation pour les enfants victimes de violence conjugale, proposent aux femmes de l’accompagnement dans leur parentalité ou encore des centres de consultation thérapeutique.

Dans cette même démarche, les deux associations lilloise et villeneuvoise proposent également des places d’hébergement d’urgence voire de stabilisation, le tout aux quatre coins de la métropole aux femmes seules ou avec enfants. À Roubaix, c’est même une maison des femmes qui a été créée en 2019 pour accueillir les femmes et enfants, puis les réorienter vers les structures appropriées en fonction de leurs besoins. Le but de ce lieu est de ressembler à une véritable maison accueillante et chaleureuse, loin des bureaux administratifs.

Retrouver « une place pleine et entière de citoyenne Â»

Quant Ă  L’ÉchappĂ©e ou Voix de nanas, elles se sont spĂ©cialisĂ©es dans l’accueil, l’information et l’orientation. L’accompagnement se concentre alors sur de multiples facettes, passant de l’aide psychologique Ă  l’aide juridique. La mission pour ces associations est d’éviter Ă  ces femmes des situations d’exclusion. Les femmes victimes de violence doivent alors « retrouver une place pleine et entière de citoyenne Â», comme le rĂ©sume Delphine Beauvais. Pour ce faire, des accompagnements thĂ©rapeutiques, des groupes de parole et de soutien sont organisĂ©s.

Ces associations travaillent donc main dans la main avec l’État, à l’instar de l’association Solfa qui dispose par exemple d’une intervenante sociale en gendarmerie. La présence des associations dans les services de police et gendarmerie est nécessaire, quand on sait qu’un certain nombre de victimes de féminicides avaient déjà déposé plainte avant d’être tuées. Elles représentaient un tiers des victimes en 2018 et un cinquième en 2020.

Delphine Beauvais fait alors le constat « d’avancĂ©es gouvernementales significatives Â» concernant la prise en charge des femmes victimes de violences avec un arsenal lĂ©gislatif « consĂ©quent voire suffisant Â». Cependant, les chiffres restent hauts et le combat des associations restent une nĂ©cessitĂ©.

Victimes de violences conjugales, les associations Ă  contacter Ă  Lille

  • Association Louise Michel : du lundi ou vendredi de 9h Ă  17h Espace 75 – 75 chaussĂ©e HĂ´tel de Ville Ă  Villeneuve d’Ascq – 03 20 47 45 15
  • Association Solfa : 94 rue de Wazemmes 59 000 Lille – 06 58 23 65 79
  • L’ÉchappĂ©e : 19 place Vanhoenacker Ă  Lille – 06 13 97 50 87
  • Voix de nanas : du lundi au vendredi de 9h Ă  12h30 et de 14h Ă  17h30 – 231 Boulevard de Fourmies Ă  Roubaix – 03 20 73 54 34
  • Maison des femmes : 198 rue de Lille Ă  Roubaix – 03 20 70 22 18
  • CIDFF Nord Lille-MĂ©tropole : 198 rue de Lille Ă  Roubaix – cidfflillemetropole@gmail.com – 03 20 70 22 18

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